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Zones d'énergie verte au Nigéria

Zones d'énergie verte au Nigéria
Zones d'énergie verte au Nigéria : libérer le potentiel des énergies renouvelables grâce à des mesures législatives
La production nationale d'énergie renouvelable est devenue une priorité dans les pays du Sud, notamment au Nigéria, compte tenu de l'abondance de ses ressources renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique et biomasse). Cependant, malgré son vaste potentiel, le Nigéria n'a pas encore pleinement exploité ses ressources en énergies renouvelables. Pour combler ce déficit, il faut des investissements financiers, le développement des infrastructures et un soutien législatif fort. C'est là que le Dialogue sur les zones d'énergie verte, dans le cadre du projet « Parlementaires pour le financement du climat », mené par le Parlement pour le climat (CP) et l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), joue un rôle crucial.
Le Dialogue sur les zones d'énergie verte, organisé à Abuja au Siège des Nations Unies, a réuni des parlementaires, des décideurs politiques, des représentants du gouvernement, des investisseurs et des partenaires de développement nigérians afin d'élaborer une stratégie pour accélérer les investissements dans les énergies vertes. Il a souligné la nécessité de cadres législatifs et politiques pour soutenir la transition du Nigéria vers les énergies renouvelables, promouvoir l'industrie manufacturière nationale et faire des zones d'énergie verte (ZEE) des pôles d'industrialisation propre.
Potentiel des énergies renouvelables et nécessité de zones d'énergie verte
Selon la Feuille de route de l'IRENA pour les énergies renouvelables au Nigéria, le pays possède l'un des plus forts potentiels d'énergie solaire d'Afrique. Les régions les plus exposées à l'ensoleillement sont Sokoto, Katsina, Kano et Borno, où l'irradiance solaire varie de 3,5 à 7,0 kWh/m²/jour, avec un ensoleillement annuel supérieur à 2 600 heures. Cependant, malgré cet immense potentiel, l'énergie solaire représente moins de 1 % de la production totale d'électricité, ce qui met en évidence un déficit important et des opportunités d'investissement.
Au-delà du solaire, l'énergie éolienne dans le nord du Nigéria présente un potentiel estimé à 2 000 MW, tandis que le potentiel hydroélectrique s'élève à plus de 14 750 MW, avec une capacité installée actuelle d'environ 2 062 MW. Investir dans ces sources d'énergie renouvelables permettra non seulement de soutenir la croissance économique par la création d'emplois et l'industrie manufacturière locale, mais aussi d'aligner le Nigéria sur les objectifs mondiaux de transition énergétique et de croissance verte. À terme, l'élargissement de l'accès aux énergies renouvelables peut améliorer les conditions de vie, la santé publique et fournir une électricité fiable aux communautés, favorisant ainsi un développement social et économique plus large.
Les zones industrielles et leur potentiel en énergies renouvelables
Les quatre principales zones industrielles du Nigéria ont le potentiel de devenir des GEZ, intégrant les énergies renouvelables dans les activités économiques.
Le corridor Lagos-Abeokuta-Ibadan-Osogbo est le pôle financier et commercial du pays, doté d'un solide tissu industriel. Son fort ensoleillement en fait un lieu idéal pour les installations photovoltaïques à grande échelle, tandis que les déchets agricoles offrent des possibilités de production de bioénergie.
Dans la région de Benin-Sapele-Warri, les industries du bois, du caoutchouc, du raffinage du pétrole et de la pétrochimie dominent. La biomasse issue du bois et des déchets agricoles présente un potentiel considérable, tout comme l'hydroélectricité produite par les rivières de la région, qui pourrait soutenir des projets hydroélectriques de petite envergure.
Plus au nord, la zone Abuja-Kaduna-Kano-Jos englobe des secteurs clés tels que le textile, l'agriculture, l'exploitation minière et l'industrie manufacturière. Grâce à un ensoleillement abondant, les parcs solaires à grande échelle constituent une solution énergétique viable, tandis que la force des vents, notamment à Kano et Jos, fait de l'énergie éolienne une option attractive.
Parallèlement, le pôle industriel d'Onitsha-Aba-Enugu-Owerri-Port Harcourt prospère grâce au commerce, à la fabrication artisanale, à l'extraction du charbon et à la production de pétrole et de gaz. Son fort ensoleillement permet des installations photovoltaïques à grande échelle, et la disponibilité des déchets industriels et agricoles offre des possibilités de conversion en bioénergie.
Le dialogue sur les zones d’énergie verte a renforcé la nécessité d’une décarbonisation industrielle axée sur les politiques dans ces zones, en mettant l’accent sur les parcs industriels alimentés par les énergies renouvelables pour attirer les investissements et améliorer la compétitivité mondiale du Nigéria.
Cadre législatif et politique : Le rôle des parlementaires dans le financement climatique
L'un des principaux enseignements du Dialogue sur les zones d'énergie verte a été la nécessité d'une action législative forte pour soutenir le développement des énergies renouvelables et la décarbonation industrielle. Le projet « Parlementaires pour le financement climatique » vise à doter les législateurs nigérians des connaissances et des outils nécessaires pour défendre des politiques favorisant les investissements verts.
Lors du dialogue, les législateurs ont discuté de la manière de s’attaquer aux obstacles réglementaires à l’adoption des énergies renouvelables, de développer des incitations pour la fabrication verte et la production locale de panneaux solaires, d’éoliennes et de stockage de batteries, d’établir des cadres de financement pour les acteurs industriels afin de passer à l’énergie propre, et de veiller à ce que les mécanismes de financement climatique soient intégrés dans les politiques nationales pour attirer les investissements des secteurs public et privé.
L'événement a souligné l'importance de l'action parlementaire pour traduire les ambitions de transition énergétique du Nigéria en réformes législatives tangibles qui faciliteront les GEZ en tant que pôles de transition industrielle et énergétique.
Surmonter les défis de l'investissement dans les énergies renouvelables
Malgré le fort potentiel du Nigéria en matière d'énergies renouvelables, plusieurs obstacles freinent les investissements à grande échelle. La complexité des processus d'approbation réglementaire ralentit l'exécution des projets, la faiblesse des infrastructures du réseau national limite l'intégration des énergies renouvelables et les exigences élevées en matière de capital initial découragent la participation du secteur privé.
Le Dialogue sur les zones d’énergie verte a exploré les voies permettant de surmonter ces défis par le biais de réformes réglementaires qui rationalisent les processus d’approbation, d’incitations financières telles que des allégements fiscaux et des subventions, de programmes de renforcement des capacités pour former les parties prenantes au financement climatique et à l’industrialisation verte et de renforcement des partenariats public-privé pour mobiliser les investissements et l’expertise.
Un point crucial soulevé concernait la nécessité d'un cadre de suivi et de mise en œuvre pour suivre les engagements politiques et responsabiliser les parties prenantes. Les parlementaires ont reconnu la nécessité d'un contrôle législatif des investissements dans les énergies vertes et de leur intégration dans les plans nationaux de développement.
La voie à suivre : développer les zones d'énergie verte
Le Dialogue sur les zones d'énergie verte s'est conclu par une feuille de route claire pour le développement de ces zones à travers le Nigéria. Cette approche vise notamment à garantir l'intégration des ZGE dans les contributions déterminées au niveau national et le plan de transition énergétique du Nigéria. Elle implique également le développement d'un portefeuille de projets verts rentables, assortis de politiques favorables aux investisseurs, le développement de solutions hors réseau, de mini-réseaux et de systèmes renouvelables hybrides pour soutenir les zones industrielles. Enfin, elle vise à intégrer des solutions intelligentes face au climat, telles que l'agriculture et la foresterie durables, afin de renforcer la résilience climatique.
En tirant parti du plaidoyer parlementaire, de l’engagement du secteur privé et des partenariats internationaux, les GEZ deviendront une pierre angulaire de la transition vers les énergies renouvelables et des efforts de décarbonisation industrielle du Nigéria.
Conclusion
Le Nigéria se trouve à un tournant de sa transition vers les énergies renouvelables et la transformation industrielle. Le Dialogue sur les zones d'énergie verte, organisé dans le cadre du projet « Parlementaires pour le financement climatique », a posé les bases de solutions politiques qui permettront de débloquer des investissements verts, de stimuler la compétitivité industrielle et d'accélérer l'action climatique.
Avec le soutien législatif, la confiance des investisseurs et des cadres politiques solides, le Nigéria a le potentiel de devenir un leader dans la production d'énergies renouvelables, l'industrialisation verte et la croissance économique durable. La dynamique issue de ce dialogue doit maintenant se traduire par des politiques concrètes, des réglementations favorables aux investissements et une feuille de route claire pour le développement des ZGE à l'échelle nationale.
L’avenir de la transition énergétique du Nigéria est vert et repose sur la politique, l’investissement et l’innovation.
Auteurs:
Mme Sophia Imite-Uka (Coordinatrice des politiques – Nigéria, Parlement pour le climat)
Mme Ruth Soronnadi (coordinatrice régionale, Parlement du climat)
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